Rumes

Rumes, nom qui signifie « vastes terres » est un village dont il est déjà fait mention au IXe siècle.
Ce village est situé sur la route de Tournai à Douai (France), à 8,5 km de Tournai et à 13,5km  d’Antoing.
Il fait partie de l’Arrondissement administratif et judiciare de Tournai.
C’est en 1976 que son nom fut choisi pour l’Entité actuelle composée de 3 villages : Rumes, Taintignies et La Glanerie.

L’église Saint-Pierre

L’église dédiée à Saint-Pierre, autrefois propriété de l’abbaye de Saint-Amand-les-Eaux, fut reconstruite en style néo-roman sur son site initial, en 1784. Seul, l’ancien choeur de style gothique tardif fut conservé.
Situé dans un cimetière clôturé, l’édifice, bâti en briques, possède trois nefs et une forte tour carrée à cinq niveaux dont la hauteur totale avoisine les 45 mètres. Le clocher abrite trois cloches dont deux plus récentes (1957) ont remplacé celles que les Allemands avaient volées le 15 juin 1943.
Parmi les pièces de mobilier intéressantes, on trouve la chaire de vérité (fin XVIe s.), en bois sculpté, qui présente les quatre évangélistes et un docteur de l’Eglise, une cuve baptismale de forme octogonale (1540) et un imposant chemin de croix (1852), oeuvre du peintre tournaisien Lecat. Les fenêtres des nefs latérales sont pourvues de vitraux offerts par des paroissiens au XIXe s. En 1994, trois nouveaux vitraux (oeuvre de Me Meyvaert et de M. Mestdagh de Gand) sont venus enrichir les fenêtres du choeur. Au centre, Jésus partage le pain avec les disciples d’Emmaüs; à droite, St Pierre (patron de la paroisse) reçoit les clefs de l’Eglise; à gauche, une évocation des noces de Cana.
Mais une autre oeuvre maîtresse retient l’attention: c’est le double mausolée (1560) des comtes de Beauffort, anciens seigneurs de Rumes, que l’on peut admirer dans le choeur de l’église. (voir description détaillée ci-dessous)

 Le Mausolée des Comtes de Beauffort

Erigé en 1560 dans le choeur de l’église de Rumes, à l’initiative de Marie de Berlaymont, cet imposant mausolée en pierre de Tournai perpétue sa mémoire, celle de son mari, Georges de Beauffort, seigneur de Rumes, conseiller de Charles-Quint, de leur enfant mort en bas âge, ainsi que celle de ses beaux-parents, Philippe de Beauffort et Jehanne de Halluin.
Sous deux voûtes surmontées de frontons sculptés et décorées chacune de 16 blasons, reposent les deux couples de gisants en habits d’époque et un petit corps emmailloté comme une momie.

Un chien et un lion veillent à leurs pieds.

Vers 1920, on a remonté du caveau un coeur en plomb dont l’inscription nous révèle qu’il contenait le coeur de chair de

Philippe de Beauffort, décédé en 1582, l’un des plus riches seigneurs de l’Artois, inhumé à Beauffort (France).

Ce monument très bien conservé est un bel exemple de l’art funéraire de la Renaissance. Le château féodal situé près du calvaire actuel (sur le site du manège Crin Blanc) ayant été détruit, il est le seul aujourd’hui à évoquer le souvenir de la famille de Beauffort qui a marqué l’histoire de notre village sous l’Ancien Régime.

Le calvaire

Le Calvaire de Rumes, niché parmi de splendides tilleuls, est un des plus jolis coins de l’entité.Autrefois, de nombreux enfants choisissaient son site grignoté par le rieu du Plouy comme terrain d’aventures.
Le 28 mai 1855, lundi de Pentecôte, on profita de la circonstance de la clôture du mois de Marie pour faire plus solennellement la cérémonie de la pose de la première pierre du calvaire à édifier près de la cure. Il a été construit sur la propriété de Madame Crombez, qui n’en concédait que l’usage. Les colonnes sont en pierre de Maffle; les socles, bases et chapiteaux en pierre de Tournai. Des artisans de Rumes participèrent aussi à la construction du calvaire.

La cérémonie de bénédiction du calvaire eut lieu le 3 août 1856, un an après la pose de la première pierre. En 1937 et 1938, il fit l’objet d’une restauration.
Le 19 avril 1983, ce site a été donné à la commune. Il a été aussi classé le 22 juin 1984.

Pour les rumois, l’endroit est devenu un coin champêtre où il fait bon se reposer. Depuis quelques années, plus aucune manifestation religieuse ne s’y déroule, excepté toutefois, tous les trois ans, un arrêt lors du chemin de croix public, le Vendredi-Saint.

Le monument au Morts

Dans les années qui suivirent l’Armistice de 1918 mettant fin à la Grande Guerre, des monuments-souvenir se sont élevés dans nos villes et villages pour honorer et perpétuer la mémoire de nos soldats tombés au Champ d’honneur.

Charles Montois, marbrier à Taintignies, fut alors choisi pour élever le monument. Il fut placé au milieu de la place qui était encore en terre battue, face à l’entrée du cimetière et de l’église.

Le 17 octobre 1920, jour de l’inauguration du monument, fut un jour mémorable dans l’histoire du village. Suivi le 18 octobre la bénédiction de l’édifice.

Dans le cadre de l’opération de développement rural de la Commune de Rumes, cette place a été réaménagée afin de la rendre plus conviviale tout en laissant un espace de parking suffisant. Ce projet a nécessité le déplacement du monument à son emplacement actuel.

Ce monument présente une richesse sur le plan symbolique. L’obélisque est scupté sur la face avant d’une représentation de la Patrie armée d’une épée, symbole de bravoure, et tenant une couronne de laurier et une palme, symboles de gloire et de victoire. Le socle de l’obélisque porte les noms des soldats morts lors de ce conflit.Il est scupté de deux bas-reliefs : l’un représentant un soldat en armes avec le blason national et le casque à pointe allemand au sol, indiquant la victoire sur l’ennemi, l’autre représentant un prisonnier libéré de ses chaînes qu’il tient à la main. Au sommet de l’obélisque se trouvent aussi quatre inscriptions.

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, une importante plaque fut adossée à la façade du monument où figurent les noms des victimes 1940-1945.

Aujourd’hui, ce monument rappelle aux jeunes générations présentes et à venir, le prix payé par nos aînés pour la reconquête d’une liberté dont nous bénéficions aujourd’hui.

La Stèle de la Résistance

Le 2 septembre 1944, c’est à l’entrée de Rumes que les résistants belges de l’Armée Secrète et la population ont accueilli les premiers régiments américains de la 2ème D.B. USA Hell On Wheels ». Depuis plusieurs jours, les affrontements armés entre troupes alliées et troupes allemandes se rapprochaient de plus en plus. Les Allemands reculaient peu à peu. Leur retraite des villages frontaliers dans les derniers jours d’août fut immédiatement suivie de l’arrivée des troupes alliées. Fêtes et bals marquèrent l’arrivée de ces dernières. Distribution de chocolat, de cigarettes, de nourriture, …
Les temps difficiles étaient oubliés.