Taintignies
Taintignies s’étale à 10 km de Tournai, un peu à l’écart de la Chaussée qui relie cette ville à Douai (France). Il fait partie du Canton d’Antoing et de l’Arrondissement administratif et judiciaire de Tournai. Borné au Nord par Froidmont et Willemeau, il s’adosse à l’est aux villages d’Ere et de Guignies, au sud à Howardries tandis qu’à l’ouest, il jouxte La Glanerie et Rumes.
D’où vient ce nom ? Les uns disent : « Pays des couleurs », les autres « Proche des Bois », d’autres encore « Village de Tintin »! Comme vous pouvez le constater, toutes ces appellations sont très agréables et laissent rêveur. Autrefois, Taintignies avait un attrait tout particulier qui lui a valu longtemps le renom de « plus beau village de la région » grâce à ses nombreuses « drèves » d’ormes et de marronniers.
Lors de la fusion des communes (3 janvier 1977), les villages de Taintignies, Rumes et La Glanerie se réunissent pour former l’entité de Rumes.
L’église Saint-Amand
La première pierre de cette église fut posée le 10 février 1890 et la bénédiction solennelle eut lieu le 7 septembre 1891, sous le pastorat du curé Augustin DECLERCQ.
Faite de pierres et de briques de la région, sa construction coûta, à l’époque, 90.000 francs belges. La hauteur totale du clocher culmine à 43 mètres.
La chaire de vérité, deux confessionnaux, deux prie-Dieu, deux stalles et le chemin de croix sortent de l’école d’ébénisterie de Saint-Luc à Froyennes. Les tableaux muraux qui surplombent les autels des nefs latérales représentent : l’un « la Vierge et l’Enfant » (de style italien), l’autre « Saint-Amand ». Ils sont l’oeuvre du peintre tournaisien FACON.
A l’entrée, au-dessus des deux bénitiers, deux plaques de marbre rappellent le souvenir du fondateur de l’église, l’abbé DECLERCQ, et celui de la famille LE CLÉMENT DE SAINT MARCQ, inhumée dans le choeur de l’ancienne église. Un Christ en croix, taillé dans une pierre à l’aspect de nacre, est dû au talent de Monsieur Georget LEMAIRE.
L’église possède deux cloches remplaçant celles volées par les Allemands le 15 juin 1943.
Le Temple protestant
Vers 1830 naquit à Taintignies une communauté protestante.
Celle-ci a édifié son premier temple en 1869 et le temple
actuel en 1909.
Elle a été incorporée dans la paroisse de Rongy,depuis le 1er janvier 2000 car ,par Arrêté Royal du 28 octobre 1999, une paroisse protestante est reconnue avec siège à Rongy (21,rue du Temple.)
La circonscription territoriale de cette paroisse s’étend sur le territoire des communes de Antoing,Brunehaut et Rumes.
Responsables
– Diez Jean-Claude, pasteur : avenue du stade 2 – 7640 Antoing
Tél : 069/66 76 09 – Messagerie : jc.diez@yahoo.fr
La rue du Petit-Rumes
Nous sommes en 1866, date où notre configuration géographique va changer par l’annexion à notre Commune de Taintignies du hameau du Petit-Rumes.
Ce ne sera pas sans mal et c’est toute une histoire que ce rattachement. Le Petit-Rumes, profondément enclavé dans Taintignies, faisait partie depuis 1807 de notre circonscription ecclésiastique mais dépendait de la juridiction civile de Rumes. Il n’est distant que de 700 à 800 mètres du clocher alors que plus de 3 kilomètres de mauvais chemins le séparent de Rumes.
Ce hameau jouit chez nous de grands avantages au grand préjudice de nos habitants qui naturellement lui en font grief. Ses morts sont inhumés en notre cimetière qui devra être agrandi et par la suite, transféré en dehors de l’agglomération. Ses habitants profitent de nos chaussées et chemins vicinaux, qu’ils détruisent et abîment, sans qu’ils puissent être atteints par des impositions personnelles.
Une première requête, en 1845, attire l’attention des pouvoirs supérieurs sur cette anomalie, mais elle végète et moisit dans les cartons administratifs. Une nouvelle demande de séparation d’avec Rumes est introduite avec plus d’insistance par 79 chefs de famille de ce hameau le 20 mai 1863. Ils invoquent l’oubli de leurs pauvres, la non visibilité de leurs chemins, l’absence de police dans les cabarets et l’impossibilité où ils se trouvent de jouir des bienfants de l’instruction primaire, du fait que leurs enfants ne peuvent être à la fois à l’école à Rumes et assister au catéchisme à Taintignies où ils doivent obligatoirement faire leur première communion.
Leur voix, cette fois, finira par trouver écho auprès des sphères ministérielles et, le 7 mai 1866, Rumes est amputé.
Taintignies s’agrandit de 260 hectares de terre et de quelques âmes. L’Arrêté Royal réglant définitivement cette réunion paraîtra au Moniteur du 7 mai 1867. L’annexion du Petit-Rumes et de la Digue à Taintignies fut pour La Glanerie une occasion de réjouissance et il y eut des feux de joie en ce hameau frontière qui ne devait pas tarder à réclamer aussi le divorce avec Rumes.
La légende veut que, fâchés de cette déchirure dans leur carte territoriale, les Rumois en endossent la responsabilité à leurs dirigeants. Et comme la transmission des nouveaux pouvoirs a dû se faire au cours d’un souper, l’on répète encore aujourd’hui avec ironie ce qu’on disait alors avec amertume et sévérité aux édiles communaux de Rumes :
« Vos êtes enn’binde de gueulards, vos avé vindu l’Petit-Remme pou in soupé! »
Le monument aux morts
Quel village wallon ne possède pas son monument aux morts? A Taintignies, celui-ci fut érigé en mémoire des victimes de la Première Guerre Mondiale. Il fut inauguré le 3 mai 1920 en présence du village tout entier. Ce monument use d’un langage symbolique intéressant. Le soldat posté en sentinelle est adossé à une colonne brisée qui symbolise la mort prématurée des jeunes hommes du village. Il tient fièrement de sa main droite la couronne d’éternité dont les lauriers symbolisent la gloire, ainsi qu’une palme, les soldats étant morts lors d’un conflit armé victorieux. Son socle porte les noms des soldats morts et des hommes déportés lors de la Première Guerre Mondiale. Une plaque fut rajoutée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale en souvenir des soldats tombés lors de ce conflit.
La drève des marronniers
Taintignies avait autrefois un cachet tout particulier qui lui valut l’appellation de « plus beau village de la région » grâce à ses nombreuses « drèves » d’ormes et de marronniers dont celle-ci reliant la rue de Florent à la rue du Cimetière.